Cheminement scolaire et le choix d’une profession lorsqu’on est dyspraxique

Mes études en génie et les défis qu’amènent la dyspraxie.

Lorsqu’on est ado, on arrive à un point dans notre cheminement scolaire où on doit choisir, en gros, ce que l’on va faire plus tard. Par exemple, au Québec, dès la troisième ou la quatrième année du secondaire, on doit décider si on suit certains cours de science ou non. Ce choix va être déterminant plus tard lors du choix de la spécialité au cégep et par la suite, à l’université. Il y a toujours moyen de revenir en arrière mais au prix de prendre du retard dans son cheminement scolaire. Cependant, il faut relativiser : que sont 1 à 2 années de retard parce qu’on s’est trompé d’orientation scolaire comparativement à une carrière qui peut s’étendre sur 40++ années. Est-ce qu’on doit laisser la dyspraxie influencer notre choix de carrière? Voici mon cheminement :

Je ne savais pas que j’étais dyspraxique lorsque j’étais étudiante, donc, ça n’a jamais été un facteur limitatif dans mon cas. Je ne me suis jamais demandé si je pouvais faire telle ou telle chose ou non. J’avais bien réalisé que je n’étais pas manuelle mais je ne m’empêchais pas d’essayer des choses à la très grande surprise de mes parents. Eh oui, je me suis frappée le nez à quelques reprises sans trop comprendre pourquoi ça ne marchait pas dans mon cas. Par exemple, avant d’étudier en génie informatique, j’ai étudié en génie mécanique. J’ai fait un an. Après une session, je me suis rendue compte que j’aimais le domaine mais que le domaine ne m’aimais pas – en fait, je passais mes cours par la peau des fesses, moi qui avait toujours relativement bien réussi mes études et obtenu des bourses d’excellence. J’ai mis ça sur le compte de l’adaptation. En effet, les études en génie sont très exigeantes. À ma deuxième session, j’avais été acceptée dans une concentration fortement contingentée, soit le génie aéronautique, un rêve d’ado pour moi. Ma dégringolade continua quand même…. Je trippais sur le domaine de l’aéronautique mais malgré tous mes efforts, je passais mes cours avec des C ou des D au lieu de A ou de B. Mon copain du temps, étudiant en génie informatique (qui est devenu mon mari), m’a fait réaliser que j’avais beaucoup plus d’aisance en informatique qu’en mécanique. Malgré ma tête de mule qui fait que je ne lâche jamais ce que j’entreprends, j’ai décidé de faire une demande en génie informatique pour l’année suivante. Ce fut un bon choix, mes notes ont remonté et je me sentais bien dans ce domaine. Ce n’est que depuis que je lis sur la dyspraxie que je peux mettre le doigt sur des explications possibles sur mes difficultés lors de mon année en génie mécanique et des adaptations qui auraient pu être possibles.

  • Tout d’abord, les cours étaient des marathons de prise de notes manuscrites. Le professeur écrivait ou dessinait au tableau tout en expliquant la matière. La classe avait 4 tableaux noirs côte à côte. Le professeur les remplissait un à un et effaçait le premier tableau lorsqu’il manquait de place et ainsi de suite durant 2 heures de temps. On n’avait pas de téléphone intelligent pour prendre le tableau en photo en 1994. Lorsque je recopie des notes du tableau, je n’écoute plus le professeur, je suis concentrée sur la prise de note sans erreurs et je ne cherche pas à comprendre la matière – je ne suis pas capable de faire du multitâche dans ce cas précis. Je devais donc réviser mes notes après le cours et essayer de comprendre le cours après coup. J’ai appris, il y a peu, que chez une personne dyspraxique, l’écriture n’est à peu près pas automatisée et elle doit y consacrer une bonne partie de son attention consciente – ce qui est le cas chez moi. Idéalement, il y aurait fallu que j’aie accès aux notes de cours en avance pour que je puisse écouter le professeur en classe et avoir le droit d’enregistrer le cours. J’ai très bien réussi les cours dans lesquels le professeur donnait ses notes de cours en avance.
  • La majeure partie des contrôles périodiques et des examens de mi-session en génie mécanique consistait en des examens d’une durée de 50 minutes. J’ai réalisé, au fil du temps, que je réussissais mieux les examens d’une durée de 2 h 30, 3 h que les examens de très courte durée. Ça me prend environ 30 – 40 minutes à me mettre dans le contexte de l’examen – à placer mes idées dans ma tête et ensuite, je peux commencer à rédiger les réponses et je peux être assez rapide mais impossible de répondre à toutes les questions en 10 minutes. Je n’ai jamais été capable de terminer un examen de courte durée qui demande de la réflexion et de la résolution de problèmes (exception : un questionnaire à choix de réponses vérifiant des connaissances et non impliquant de la résolution de problèmes). Un autre problème est que si un examen demande beaucoup de rédaction de texte continu, ce qui est peu fréquent en génie mais fréquent en sciences sociales ou en gestion, même si la durée est de 3 h, je risque de finir très juste ou manquer un peu de temps car écrire à la main est douloureux chez moi. Maintenant, je sais qu’une personne dyspraxique peut demander du temps supplémentaire pour passer un examen. N’hésitez pas à le demander. Je crois que dans ma situation, ça m’aurait aidé à mieux réussir mes contrôles périodiques. J’allais voir mon professeur et elle ne comprenait pas que j’aie eu une si mauvaise note au contrôle car je comprenais très bien la matière. Je n’avais pas le temps de le montrer lors du contrôle.
  • Le génie mécanique est un domaine quand même assez concret où on doit suivre une séquence d’étapes afin de résoudre des problèmes. Je sais que des fois, je ne savais plus comment aborder un problème et le résoudre. Je figeais littéralement devant le problème. Je voyais la solution visuellement dans ma tête mais je n’étais pas capable de mettre les bonnes équations (suivre les étapes dans le bon ordre) afin de résoudre le problème. Je sais maintenant que la dyspraxie amène des difficultés au niveau des séquences de tâches complexes et je crois que ça se reflète aussi dans la résolution de problèmes et non seulement au niveau manuel.
  • Dans les cours pratiques, j’étais l’étudiante qui préférait observer les autres manipuler les outils et j’avais une peur bleue de me blesser avec les outils électriques car je n’étais pas sûre d’avoir bien compris leur fonctionnement – je préférais laisser les autres faire les manipulations à leur grand bonheur. J’étais très bonne pour faire l’analyse des résultats et rédiger les recommandations donc, en échange de ne pas faire les manipulations, je m’occupais de cette partie du travail au grand plaisir de mes coéquipiers qui n’aimaient pas cette partie du travail. J’avais des idées de haut niveau pour résoudre un problème mais je n’avais pas d’idées concrètes sur le comment faire. Je me fatiguais également très rapidement dans ces cours. Je décrochais littéralement après la démonstration pratique faite par le professeur ou le chargé de laboratoire et je préférais souvent revenir plus tard pour faire mon expérimentation individuelle. J’ai appris tout récemment que les personnes dyspraxiques se fatiguent rapidement car l’apprentissage de nouvelles techniques demande un effort énorme au niveau de la concentration. Ça correspond à ce que j’ai expérimenté à chaque fois que j’avais à apprendre de nouvelles techniques.

Est-ce qu’on doit laisser la dyspraxie nous dicter notre choix d’une profession? Selon moi, non! Ne laissez pas les autres (parents, professeurs, amis) vous dicter votre choix. Vous savez ce que vous aimez, ce en quoi vous êtes bon, écoutez votre coeur et poursuivez vos passions! N’hésitez pas à essayer un cursus donné et donnez-vous le droit à l’erreur! Au pire, vous aurez perdu un an ou deux de scolarité, c’est rien comparativement à une carrière dans laquelle vous allez vous accomplir et vous vous connaîtrez mieux suite à ce détour.

C’est certain que la dyspraxie amène son lot de défis. Vous en êtes conscient et donc, vous saurez vous adapter. Naturellement, je crois que vous serez portés à choisir un métier ou une profession ou même une spécialisation d’une profession donnée en tenant compte instinctivement de vos forces et faiblesses. Dans mon cas, j’avais une plus grande affinité avec l’informatique depuis que j’étais toute jeune mais vu que je voulais travailler en aéronautique, le chemin pour y accéder à ce moment-là passait par le génie mécanique d’où l’erreur possible d’orientation dans mon cas. Par contre, j’ai travaillé 15 ans en aéronautique en étant ingénieur informatique dans le domaine de la simulation de vol. J’ai donc pu réaliser mon rêve d’ado tout en tenant compte de mes intérêts et de mon aisance en informatique. Comme un diction le dit si bien : tous les chemins mènent à Rome 🙂

De retour – bis

Ça fait déjà deux ans que mon dernier article a été publié. Déjà! Il me semble que c’était hier. Cependant, beaucoup de choses se sont passées dans ma vie depuis mai 2013 qui ont fait que le blog a pris un peu le bord.

Côté nouveautés, je tente de convaincre un collaborateur d’écrire sur ses jardins à lui, soit les Legos Mindstorm, la programmation avec Arduino et la radio-amateur. C’est donc à suivre.

De mon côté, je vais également écrire sur un sujet que je découvre depuis les deux dernières années, soit la dyspraxie ou trouble de l’acquisition de la coordination (TAC) chez l’adulte. J’ai découvert des ressources en anglais mais très peu en français et encore moins au Québec. Par contre, il y beaucoup de ressources pour les parents d’enfants dyspraxiques.

La convalescence ou le moment où l’esprit doit suivre le corps.

Lorsqu’on passe du jour au lendemain d’une personne relativement active à une personne se relevant d’un séjour aux soins intensifs après un infarctus; l’esprit n’est pas nécessairement prêt. Pourquoi je dis ça? Je n’ai jamais eu de problèmes à me déplacer à pied, à monter des escaliers, à transporter des sacs d’épicerie. En fait, je suis une personne qui marchait vite, qui montait les escaliers à toute vitesse. Dans ma tête, je suis toujours cette personne, mais j’ai maintenant un corps qui me dit : « Wow les moteurs! Je ne peux pas suivre ce rythme; pas pour l’instant en tout cas. Donne-moi une chance! » Ce n’est pas évident surtout lorsqu’on est dans une foule; c’est fou comme j’ai tendance à vouloir suivre le flot…

C’est pour ça que vous me voyez avec un accompagnateur lorsque je vais faire des courses car ça me prend un porteur si les sacs sont trop lourds. Je comprends également mieux les gens qui marchent à une allure d’escargot car je suis comme ça maintenant.

Heureusement, je vois du progrès à chaque semaine car je suis capable de marcher un peu plus vite de semaine en semaine sans être essouflée. J’ai juste hâte d’avoir l’accord du médecin afin de pouvoir pousser un peu plus et de m’inscrire à un programme de réadaptation pour les gens ayant subi un incident de nature cardiaque.

 

Les jardins de Nat sont de retour!

Après plus de six mois d’inactivité causé par un travail très prenant, j’ai décidé de faire revivre mon blog! En effet, dernièrement, plusieurs événements sont venus chambouler ma petite routine de travailleuse du savoir et j’ai envie d’en partager quelques uns avec mes lecteurs.

Nathalie

Enfant surdoué = parent(s) surdoué(s)?

Ça fait déjà quelques années que vous vous doutiez de quelque chose concernant votre enfant: apprentissage précoce de la lecture, questions existentielles à un jeune âge, curiosité insatiable, peut-être même ennui à l’école… Finalement, vous apprenez que votre enfant est surdoué (ou haut potentiel, ou intellectuellement précoce, ou gifted dans la langue de Shakespeare). Soudainement, ça fait « tilt » lorsque vous vous renseignez plus sur la surdouance – vous vous dites: « coudonc, ça me ressemble drôlement! » Ce que vous preniez chez vous comme étant la normalité (ou même, de la stupidité) tout en sachant que vous aviez quelque chose de différent des autres sans nécessairement être capable de mettre le doigt dessus prend soudainement un éclairage différent. Je vais donc présenter ici les adultes surdoués.

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Livres électroniques en français – le parcours du combattant

Livre et café

Les débuts…

Ça fait maintenant presque 3 ans que je suis l’heureuse propriétaire d’un lecteur de livres électroniques. J’ai tout d’abord acheté un Sony Reader Touch Edition et j’achetais des livres en anglais sur le site de Kobo ou sur le site de Sony. Par contre, après un an, je me suis tannée de toujours trouver les livres qui m’intéressaient (en anglais) seulement sur le site d’Amazon. Donc, il y a 2 ans, je me suis acheté un lecteur Kindle. Quelle différence dans la facilité d’ajouter des livres sur le lecteur. C’était le jour et la nuit avec mon Sony. Par contre, je n’achète que des livres en anglais, surtout des livres pratiques, des biographies et très peu de romans. Vu que j’ai un Kindle, j’achète surtout mes livres sur Amazon et, en ce qui concerne certains livres dans le domaine du génie logiciel, directement sur les sites des éditeurs vu qu’ils fournissent le format .mobi compatible avec le Kindle.

Pour les formats ePub et PDF sans DRM (Digital Rights Management), je peux me servir de mon iPad sans problèmes avec l’application iBooks. Par contre, après quelques heures à lire sur un écran rétro éclairé, je souffre de fatigue oculaire; ce qui n’est pas le cas avec le papier électronique (e-Ink) qu’on retrouve sur les lecteurs dédiés tels le Kindle ou le Sony.

Et les livres en français??? Ça existe pourtant!

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Orages…

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Hier, plusieurs cellules orageuses sont passées sur le sud-ouest du Québec à l’heure du souper. Quelques unes d’entre elles ont amené du temps particulièrement violent: grêle, micro rafale et énormément de pluie en très peu de temps.

Mettons, que contrairement à plusieurs de mes amis, je préfère rester le plus loin possible des éclairs et je ne sors pas pour aller admirer le spectacle. « Ben voyons donc, y’en a pas de danger! » qu’ils me disent souvent. Oui, il y a des dangers associés à un orage et je ne veux pas en être victime. D’ailleurs, dans le livre « Lightning Strikes. Staying Safe Under Stormy Skies », l’auteur mentionne qu’on doit se réfugier à l’abri du moment qu’on entend le tonnerre ou qu’on voit des éclairs au lieu d’attendre la pluie.

Voici quelques articles parus concernant les conséquences du mauvais temps d’hier.

Hier, plusieurs cellules orageuses sont passées sur le sud-ouest du Québec à l’heure du souper. Quelques unes d’entre elles ont amené du temps particulièrement violent: grêle, micro rafale et énormément de pluie en très peu de temps.

Mettons, que contrairement à plusieurs de mes amis, je préfère rester le plus loin possible des éclairs et je ne sors pas pour aller admirer le spectacle. « Ben voyons donc, y’en a pas de danger! » qu’ils me disent souvent. Oui, il y a des dangers associés à un orage et je ne veux pas en être victime. D’ailleurs, dans le livre « Lightning Strikes. Staying Safe Under Stormy Skies« , l’auteur mentionne qu’on doit se réfugier à l’abri du moment qu’on entend le tonnerre ou qu’on voit des éclairs au lieu d’attendre la pluie.

Voici quelques articles parus concernant les conséquences du mauvais temps d’hier:

Les sites gouvernementaux sur les orages et les précautions à prendre:

Évidemment, c’est toujours fascinant de voir des photos d’orages:

Bonjour et bienvenue aux jardins de Nat !

Bienvenue aux jardins de Nat!

J’ai créé ce blogue pour partager les connaissances glanées lors de mes lectures et tirées de mes expériences personnelles ainsi que mes intérêts (i.e. mes jardins). D’autres collaborateurs vont se joindre à moi afin de partager leurs propres jardins avec vous.

Il est à noter que ce blogue touche des sujets très variés allant du développement logiciel à la photographie numérique et que contrairement à ce que le nom peut laisser croire; je n’y traiterai pas vraiment d’horticulture. Je suis loin d’avoir le pouce vert pour ce genre de jardin malheureusement. Par contre, j’ai un excellent pouce vert pour les jardins de l’esprit!

Bonne visite!